lundi 6 juin 2011

Préhistoire & contemporainaïté.


S'il est une question primordiale dans l'histoire - et l'histoire de l'Art n'y échappe pas- c'est l'exemplarité du fait et sa diffusion médiatique permettant l'attribution de la pratique à un auteur référencé.
Très vite dans mon cas l'équation "dimitri vazemsky" = "l'écrivain aux lettres rouges" est devenue monnaie courante. Egalité tutélaire ou totemique plutôt. Car à partir de ce moment-là, vous devenez comme tributaire (j'aime la racine "tribu" dans ce mot) tributaire donc de tout ce qui se rapporte plus ou moins à tout ce que vous faites. "Qui se ressemble s'assemble!"

Ici, à mes yeux, je retrouve la figure du bâton de cristallisation, comme dit Stendhal, emblématique d'un mode de fonctionnement presque naturel, minimal. Figure qui deviendrait presque tutélaire pour ma part impliquant:
1 milieu
1 outil pénétrant
& une trace sur l'outil de cette pénétration dans le milieu.

Bref. Là où cela devient intéressant, c'est lorsque ce bâton, connu, dont l'image a été diffusée, devient aimant et attire les "mêmes-ou-presque". Alors commence la culture des rapports d'identités/différence. Nés, non plus de l'intérieur, mais dans le regard des autres. Rapports permettant aisément de cerner ou d'affirmer, face à cette identité légèrement décalée, l'endroit précis où l'on se trouve. Peaufiner.

Et ainsi... "le plaisir augmente avec les perfections de l’objet aimé, et de l’idée qu’il est à moi". comme dit Stendhal qu'à ma façon je déforme, un peu, en citant... Ai même failli changer "objet aimé" par "sujet aimé"...
Pensant fortement au "maner manush" des Bauls bengali. Mais "objet" parle plus vite et plsu proche de "objet d'étude".

Toujours est-il que j'ai reçu plusieurs retours cette semaine sur un artiste dont le travail (rectification: une partie du travail) est assez proche de la mienne. A leurs yeux. Les remerciant pour ce regard, partagé.

"No" de Santiago sierra, vu par un autre, autre regard cerclé de lunettes rouges... La photo ci-dessus est un article publié dans l'Humanité de Septembre 2002. Un atelier que je menais à Felletin dans la Creuse: un terrain de foot, une tondeuse... et un immense "RIEN" gravé dans l'herbe. Personne pour le voir de là-haut, ça j'adore. Aucune trace, ça j'adore aussi... sauf cette photo prise par un des participants de l'atelier photo. "RIEN" à foot! J'y peux rien c'est mon côté punk.
On, contrairement à Santiago Sierra, on était, en 2002 (antériorité soulignée), dans un jeu de langage, très lié au lieu. Le discours nihiliste était presque annulé par un le jeu avec le lieu. Le fond desservi par la forme. La question du langage in situ. L'importance du contexte. Dans mon cas, aucun des deux, de l'écriture et du paysage, n'est indépendant.
Contrairement au "NO" de Santiago Serra. Plus proche du Tag que d'un énoncé respectueux de l'environnement comme support pouvant participer à l'enrichissement de la parole ennoncée à cet endroit là précisément.
Peu de rencontre entre le mot et l'endroit, peu de poésie.
Mais là n'est pas le propos on est dans un rapport de négation. De non-affirmation plutôt...


L'expérience en a ravivé d'autres. A exhumer. ( je reparlerais du projet "ROUGE" sur un camion, sur le périphérique... proche de Santiago Serra... en terme de pratique de déplacement, augmentée...)
D'autres expériences, amicale confrontation, que je vais vous livrer ici, si le temps me le permet.
En creusant la question à chaque fois, séparant les "plagiats par anticipation", les références pures, les citations augmentées et la question du "territoire" dans l'art...

à suivre...