dimanche 23 novembre 2008

il a neigé...

Premières neiges de l'année. Demain, j'espère, j'irai photographier la neige autour de Mauritania...
Ce soir je doute, mais aussi prévois: les lettres vont prendre l'eau dans les bassins d'un vieux château du XIXème pour le MNACC.


Moi je ne serai pas là pour les installer, pour la première fois... Alors que ce projet est justement centré sur la longueur et le côté laborieux des temps d'installation favorisant l'émergence des narrations liées à ce temps passé, au lieu et au mot à poser.
Je serai loin, aux frontières de la Mauritanie... Du repérage dans un désert de dunes au nord de Saint-Louis, voir si le désert peut justement accueillir quelques mots, une phrase peut-être, d'anachorète ou pas... Dans le bassin du chateau de la MNACC, les lettres ne formeront pas de sens précis, langage flottant, indécis. Auteur absent.

Ce soir j'envisage le projet dans sa spectaculaire finalité: la phrase de 2 km de long sur une plage du nord. 1626 lettres en bois. Je recalcule le coût d'une lettre, uniquement en bois, peinture, lames de scie et autres consommables, j'en arrive à 50 euros. 50 euros pour parrainer une lettre. Je trouve cela cher pour ceux qui ne peuvent pas. Je trouve cela peu cher pour ceux qui peuvent. Heureusement ceux qui peuvent, peuvent plusieurs fois, pour eux et pour d'autres. Et ceux qui, seuls, ne peuvent pas, le pourront à plusieurs... les noms des parrains seront gravés sur la tranche de la lettre, chaque lettre sera nommée...

Ce projet ne m'enchante pas tout le temps. Le lancer, m'engage. Pour plusieurs années. Après il faut assurer. Assumer aussi, de faire ça. D'aborder le long terme. Endosser une fonction précise. Je n'aime pas trop ça je crois...

Aujourd'hui il a neigé. Le monde est une page blanche...
On peut le faire je crois. Tenter en tout cas...

Aucun commentaire: